La prise en charge des addictions en milieu professionnel représente un défi complexe où l’entourage professionnel (collègues, managers, services des ressources humaines, social, de santé au travail, membres du CSE…) joue un rôle pivot.
L’évolution des pratiques addictives, marquée par l’émergence de nouvelles dépendances (écrans, jeux en ligne) et la persistance des addictions traditionnelles, exige une actualisation constante des dispositifs d’accompagnement.
Il y a un double enjeu : préserver la santé des salariés tout en maintenant la qualité de vie au travail.
Addiction comme phénomène systémique
Les recherches récentes en neurosciences démontrent que l’environnement professionnel influence directement les circuits de récompense cérébraux. Un climat de confiance et de reconnaissance diminue le recours aux substances psychoactives, tandis qu’une ambiance toxique peut exacerber les comportements addictifs.
Cadre législatif et responsabilité de l’employeur
L’article L. 4121-2 du Code du travail intègre les risques « addictions » dans l’analyse des risques professionnels.
La gestion des relations interpersonnelles
Les manager de proximité se sentent parfois démunis face à des comportements “borderline”, qui évoquent une possible addiction. Parfois, c’est à l’occasion d’événements préoccupants qu’ils repèrent des “signaux faibles”, mais ne savent pas quoi faire.
Les risques juridiques
L’analyse de jurisprudence récente met en lumière l’importance croissante du devoir d’alerte des managers face aux comportements mettant en danger autrui. Cette obligation légale doit cependant s’exercer dans le strict respect des procédures établies.
Approche organisationnelle préventive
Autre point essentiel : Former les managers à repérer, à aborder le sujet avec bienveillance et fermeté, et à orienter les personnes dépendantes vers des relais, permet d’inscrire l’entreprise dans une démarche de prévention et de réduction des risques liés aux addictions.
Au travail, ne rien faire :
- N’aide pas la personne,
- N’aide pas le collectif (qui fait le travail à la place, s’inquiète…),
- Met en danger les personnes et les biens (la personne dépendante, les collègues, les clients / usagers / fournisseurs, les outils de travail).
L’implication de l’entourage professionnel dans l’accompagnement des addictions s’inscrit dans une dynamique de responsabilisation collective. Les défis restent importants : formation continue des managers, coordination optimale avec le secteur médical, et préservation du lien de confiance employeur-salarié.